Bastide de Rieupeyroux   
                              
                     Association Rieupeyroux Aveyron  
                              MIDI-PYRENEES 
                            par Mr Lucien Pena

                                                                            

                              

Histoire de notre village par l'historien Monsieur Paul Rayet , cliquer sur le lien ci-dessous :

http://issuu.com/rieupeyroux/docs/histoire-de-rieupeyroux2
 

 
 

         
                                       

Superficie :  5 481 ha
Altitude :    720 mètres
Population :  2 157 habitants (estimation 2004 : 2054)

Maire : Monsieur Michel Soulié

Mairie Tél:   05.65.65.51.12
         Fax : 05.65.65.63.11
Horaires:
Lundi de 8h30 à 12h
Du mardi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h
Samedi : de 9h à 12h


La ville de Rieupeyroux (2157 habitants), capitale du Haut-Ségala, est située sur un plateau de 800 m d'altitude, au pied de la colline de Modulance (point culminant du Ségala à 804 m), entre les rivières du Viaur et de l'Aveyron.
Cette cité médiévale portait autrefois le nom de la butte qui la surplombe, la colline de Modulance, point culminant du Ségala.
Aujourd'hui chef-lieu du canton, elle possède un centre historique récemment rénové.
Son économie est centrée sur l'agriculture (élevage bovin et plants de semence) et sur la filière bois (charpente et chalets en bois, menuiserie industrielle, fabriques de meubles rustiques, etc.).
L'artisanat y est dynamique. 
 

Un peu d'histoire  
Un peu avant l'an mil, Ischanfrède, né à Peyroles, avait épousé Rixendis, l'héritière de Meudou, et possédait ainsi des biens considérables. Il vint habiter à Meudou. En 1009, il partit visiter en pèlerinage, avec la pieuse Rixendis, l'église St Martial de Limoges. (St Martial était alors en vénération à Rieupeyroux). Ischanfrède demeura 4 jours à Limoges donnant tout son temps à la prière devant le bienheureux Martial. Au moment du retour, touché par la grâce de Dieu, et rempli d'admiration par la discipline des moines, il fit donation au monastère de tous ses biens de Modulance au cas ou son fils Deusdet mourait sans lignée légitime. La Préparation de ce projet entre Ischanfrède et l'abbé Gaufredus de St Martial de Limoges se situe entre 1009 et 1018. Ischanfrède et sa femme regagnèrent leur terre de Meudou mais il tomba malade et sentant sa fin prochaine, il écrivit la convention de donation que sa femme et son fils signèrent. Ischanfrède mourut et fut enterré à l'église de Meudou. Deusdet et Rixendis assistèrent à la cérémonie. Puis, huit jours plus tard, Deusdet fut tué et enseveli auprès de son père. Dès lors, rien ne s'opposait plus à la réalisation de la promesse faite par Ischanfrède. La prise de possession du terrain donné, où devait se trouver la future église, eut lieu vers 1025-1031. L'emplacement choisi était exactement celui occupé par l'église actuelle. 

Le village était autrefois entouré de remparts (voir le plan). L'enceinte entourait les maisons groupées autour du monastère des bénédictins de St Martial de Limoges fondé en 1031. Bien que totalement détruite, elle est encore parfaitement identifiable. Elle affecte la forme d'un rectangle irrégulier, dont le grand axe est orienté est-ouest. La ville close possédait cinq portes d'accès qui étaient pour la plupart surmontées d'une tour en saillie sur les courtines. C'est à l'extrémité ouest, au bas de la pente, que se trouvait le monastère dont il ne subsiste plus que l'église fortifiée et un tronçon de muraille d'enceinte. L'église possédait une couronne de mâchicoulis du 14ème siècle encore visibles avec des archères de la même époque. En cas de siège, l'édifice religieux servait de refuge à la population. Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, le crénelage et le parapet élevés à l'aplomb des arcs, la coursière qui faisait le tour du bâtiment furent démolis ainsi que les murailles de la bastide. 

Le point de départ pour une visite de Rieupeyroux à pied se situe à l'office de tourisme situé sous les arcades du Gitat. 

Le Gitat  
Jadis le Gitat entourait toute la petite place de ses arcades et recevait les transactions des foires et des marchés de l'époque. Les caves superposées, sur lesquelles il est bâti, constituaient des réserves de vivres et des abris sûrs en cas de siège. Seules les arcades situées du côté nord de la place subsistent. Elles abritent actuellement l'office de tourisme. 


En sortant de l'office de tourisme, traverser la place du Gitat en direction du sud. Faire environ 30 m. Sur la gauche se trouve un vestige de la légende de Gargantua. 

La légende de Gargantua  
Cette légende raconte que le géant proposa ses services au seigneur Ischanfrède pour bâtir l'église en cent jours. A la fin des travaux, Gargantua demanda une somme supérieure au prix convenu. Comme le seigneur se refusait à lui donner satisfaction et devant les invectives de la population, Gargantua décida de se venger et de détruire l'église. A la nuit tombée, il se rendit sur la montagne de Modulance et lança de gros blocs de pierre afin d'anéantir le sanctuaire. Trois d'entre elles témoignent encore de cet événement: celle de la Caminade, de l'Estanquiol et celle de l'Esplanade marquée par les doigts du géant. On dit que les habitants terrorisés, se rassemblèrent courageusement pour s'emparer de Gargantua et le tuer durant son sommeil. Tout semblait oublié, quand, plus tard, un laboureur déterra un ossement géant. Après maintes palabres, cet ossement fut apporté aux moines qui connaissaient le secret, mais ne pouvaient accepter de laisser entrer dans l'église, les restes d'un païen. Le constructeur du sanctuaire ne pouvait être, bien sûr, qu'un descendant du personnage biblique Samson. Et c'est ainsi que, par dévotion, l'omoplate du géant Gargantua, devint l'omoplate de Samson. En réalité, il s'agissait probablement d'un os de baleine rapporté des croisades ! 


Pour continuer la visite, descendre la Rue Droite en partant de la rue Saint Anthoine. 

Les maisons anciennes à colombages  
Tout le long de la Rue Droite, on peut admirer les diverses maisons à colombages où habitaient les artisans au 19ème siècle. 
 
A mi chemin dans la rue, on trouve sur la droite, la Fontaine du Griffoul. 

La Fontaine Gallo-Romaine du Griffoul (source jaillissante) est l'orgueil de la Rue Droite. Elle date du 14ème siècle et se trouve à l'intérieur des anciennes fortifications, au centre du vieux village. Ce n'est pas par hasard car, en cas de siège, l'eau était un élément vital, tant pour les hommes que pour les animaux. Le précieux liquide, qui vient d'une source souterraine située à proximité de faubourg de l'Hom, arrive par une canalisation de pierre. 


Prendre la ruelle qui longe la fontaine en direction du nord. Au bout de cette ruelle, se trouve la rue du Balat. 

Le Balat  
Ancien fossé des fortifications de Rieupeyroux, le Balat était une rue empierrée et poussiéreuse où les granges et les étables étaient plus nombreuses que les habitations. 


En descendant la rue du Balat, on parvient à l'église St Martial. 

L'église médiévale St Martial  
Vers 1031, les Bénédictins de Limoges commencèrent les travaux de construction d'une église provisoire, afin d'assurer les offices. L'église actuelle, en raison de son importance, n'a pu être édifiée d'un seul jet que vers la moitié du 13ème siècle (1253) comme le révèle le caractère de son style roman. 


Poursuivre la descente en passant devant le foirail, puis rejoindre, par la Porte Basse, la rue St Martial qui est également un ancien fossé des fortifications. 

La Fontaine St Martial  
Cette fontaine, qui porte le nom de l'apôtre, faisait partie de l'ancien monastère et fournit une eau ferrugineuse abondante à laquelle les pèlerins attribuent des valeurs curatives contre diverses affections, notamment contre les dermatoses. Les reliques de Saint Martial sont d'ailleurs supposées guérir l'impétigo et l'eczéma des enfants. La fête patronale continue à être célébrée à Rieupeyroux le premier dimanche de juillet. A proximité, visiter l'Arboretum, beaucoup plus récent. 


Prendre la direction de Villefranche de Rouergue et, à la sortie de Rieupeyroux, monter au panorama où l'on peut admirer la Chapelle St Jean. 

La chapelle St Jean de Modulance  
St Jean Martial, évêque et apôtre d'Aquitaine, aurait contribué à ériger le premier oratoire de Saint Jean Baptiste sur la montagne de Modulance, au service de la petite communauté chrétienne qu'il avait formé en ces lieux. En 1925, un calvaire fut érigé sur l'esplanade sud, avec 2 croix de 4 m pour y fixer le "bon et le mauvais larrons" ainsi qu'une croix de 5 m supportant le Christ. 


Voici une autre version de la légende de Gargantua telle qu'on peut la lire dans l'église: 

Il y a plus de mille ans, quand la région de Rieupeyroux s'appelait Modulance, le seigneur Ischafrède (Escaffre) avait fait voeu de bâtir une église qui serait la plus belle de la région. Le géant Gargantua, qui aimait venir dans le pays pour faire de grandes ripailles, proposa ses services pour construire l'édifice en cent jours. Le prix fut convenu, mais quand vin le jour du règlement, notre géant demanda une somme supérieure pour trois jours supplémentaires nécessaires à l'achèvement du clocher. Le seigneur Ischafrède fut catégorique: il n'aurait pas un sou de plus que prévu! Devant l'intransigeance du seigneur et les menaces des habitants, Gargantua, très en colère, décida de se venger. Pour se faire justice, il se rendit la nuit tombée sur la montagne Modulance, pour détruire l'église à l'aide de grosses pierres. Heureusement, aucun de ces projectiles ne devait atteindre l'édifice qu'il venait de construire. Il lança une première pierre qui tomba tout près de l'église, au pré de la Caminade. La deuxième pierre, qu'il avait serrée très fort, puisqu'elle garde encore l'empreinte de ses doigts, passa au dessus du clocher et chuta sur l'Esplanade. La troisième tomba dans l'étang de la Calquière "l'estanquiol". Attention, l'histoire n'est pas finie! 

Le seigneur Escaffre et les habitants craignant que le géant ne détruise leur village, décidèrent de tuer Gargantua par ruse et par surprise pendant son sommeil. Le géant fut enterré dans le plus grand secret, près du hameau de Roubis, au pied de la colline de Modulance.  
Malgré les recherches entreprises pour retrouver le géant, au pays des Ruthènes ainsi qu'au royaume de France, la consigne de garder le secret fut scrupuleusement observée. Tout semblait oublié quand, 300 ans plus tard, un laboureur de Roubis déterra un os énorme, semblable à celui d'un mammouth. Il fit part de cette découverte (pour le moins dérangeante) aux moines qui connaissaient bien le secret de Gargantua. Mais les Bénédictins ne pouvaient pas laisser entrer dans un lieu sacré l'os d'un païen. Ainsi, ils persuadèrent les habitants que cet os ne pouvait être que celui d'un descendant d'un personnage mentionné dans la sainte bible: Samson! L'os fut porté à l'église, béni dévotement et suspendu à un pilier afin que tout le monde puisse le voir, en reconnaissance des services rendus aux chrétiens de son époque. Et, depuis des siècles, sans le savoir, quand les fidèles venaient accomplir leurs dévotions, quand l'encens s'élevait vers le ciel, prières et encens allaient au passage caresser l'omoplate "lo platelo" du pauvre Gargantua que le seigneur, les moines et les habitants de Rieupeyroux avaient assassiné par action et par dévotion.  
Source du texte : Histoire et Tradition – Juliette Combelles et Paul Royal 

En sortant de l'église, ne manquez pas d'aller toucher la pierre ronde de l'Esplanade, puisqu'on peut encore l'y apercevoir. C'est la seule pierre d'origine qui subsiste de cette surprenante légende. Les habitants de Rieupeyroux sont très attachés au caractère merveilleux de ce récit où les faits historiques ont été transformés et embellis par l'imagination et la tradition populaire d'un héros de légende. 

Voici maintenant quelques explications concernant l'os (omoplate de Gargantua, épaule de Samson, os de baleine?) toujours visible dans l'église: 

Un ossement auréolé d'histoire et de légende  
Quelle signification peut bien prendre un ossement insolite dans un édifice religieux fondé au début du 11ème siècle (1025-1031) par les Bénédictins de St Martial de Limoges? La connaissance de l'histoire de Rieupeyroux nous révèle comment ce fossile est parvenu dans ce coin de terre des Ruthènes, désigné alors sous le nom de Rivo-Petroso (ruisseau pierreux). 

Lors de la 3ème croisade entreprise par Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste (1195), Fortuné de Valette, seigneur de Rieupeyroux, partit se battre sous la bannière du roi de France. Il est parfaitement vraisemblable que cet os de baleine a été rapporté par ses compagnons et suspendu par eux à l'église St Martial, comme voeu et remerciement d'une grâce obtenue, lors de leur expédition en Terre Sainte. Du reste Monsieur Genneveaux, ancien conservateur du musée de Montpellier et savant paléontologue, avait entrepris des recherches sur les os de baleine rapportés de Terre Sainte par les Croisés. Il avait pu ainsi identifier l'omoplate de l'église St Martial comme étant une omoplate de baleine commune en Méditerranée. De son côté, Monsieur Balsan, de la Société des lettres de l'Aveyron, expert en la matière, affirmait la même chose, lui qui disposait d'un grenier rempli d'ossements.  

Ainsi, ce fossile de baleine, ayant fait l'objet de bien des curiosités et expertises, avait connu des heures de gloire dans le choeur de l'église comme ex-voto, puis suspendu à un pilier à la vue de tous les fidèles, avant de terminer son parcours dans la pénombre du portail d'entrée et la plus grande indifférence. Pourquoi ne pas faire ressortir de l'oubli cette curieuse page d'histoire laissée par nos lointains prédécesseurs lorsqu'on sait la préoccupation de l'homme de connaître ses origines. 

 

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